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La Fin de l'Occident tel qu'on le connaît depuis 1945

La Fin de l'Occident tel qu'on le connaît depuis 1945

Communiqué public GEAB N°90 (15 décembre 2014) -

 

extraits essentiels du communiqué public

.......Ce monde occidental aura donc mis neuf ans à s’effondrer (ou sept ans, si l’on fait débuter le processus avec la crise des subprimes de 2008 comme il est de rigueur de le faire)…
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Mais, en cette fin 2014, et à l’issue de l’énorme déstabilisation causée par le crash des relations euro-russes dans la crise ukrainienne, notre équipe a beaucoup de mal à se projeter dans un scenario positif pour l’année à venir. 

L’ouragan gigantesque qui va se déchaîner...

2015 va pourtant consacrer l’effondrement complet du monde occidental tel qu’on l’a connu depuis 1945. Ce sera un gigantesque ouragan qui va souffler et faire tanguer la planète entière, mais les points de ruptures se situent dans le « Port de l’Occident », (c.a.d. l'Europe) qui n’est plus un port depuis longtemps, mais va clairement se révéler en 2015 avoir été l’œil du cyclone, comme nous n’avons cessé de le répéter depuis 2006. Alors que certains bateaux tentaient de prendre le large, la crise ukrainienne a eu pour effet d’en ramener une partie au port et de les ré-amarrer fermement. Malheureusement, c’est le port lui-même qui secoue les bateaux et ce sont ceux dont les amarres sont les plus solides qui casseront les premiers. Nous pensons bien sûr à l’Europe au premier plan, mais plus encore à Israël, aux marchés financiers et à la gouvernance mondiale. 

La paix est bien entendu en jeu
, une paix qui n’est d’ailleurs plus qu’un vain mot. Demandez à la Chine, à l’Inde, au Brésil, à l’Iran, etc., si l’Occident véhicule encore une quelconque image de paix. Quant aux valeurs démocratiques, ce que nous en montrons fait plus office de repoussoir que de modèle… au point que le principe universel de démocratie est relégué au rang des concepts culturellement relativisables et finit par servir les agendas anti-démocratiques de tout acabit, en Europe et ailleurs. Et pourtant ce n’est pas le principe démocratique qui pose problème (il faut au contraire en réinventer les modes d’application, en partenariat avec les nouvelles puissances émergentes), mais bien l’incapacité des Occidentaux à avoir su adapter sa mise en œuvre aux nouvelles caractéristiques sociétales (émergence d’entités supranationales de facto politiques, Internet qui transforme la structure sociale). 
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L’incapacité américaine et ses erreurs

Il aurait fallu bien sûr acter ce changement par une réforme du système antérieur de gouvernance pour mettre tout le monde dans le même club. Au lieu de cela, effrayés à l‘idée d’une augmentation des cours du pétrole à laquelle l’économie américaine, totalement dépendante de cette matière première (contrairement à l’Europe) faute d’avoir investi de manière significative et coordonnée dans les énergies renouvelables notamment, était incapable de résister, les États-Unis ont décidé de briser toute logique de coordination mondiale en créant un marché concurrent, le marché du schiste, destiné à faire baisser les prix. On sait malheureusement à quoi aboutit généralement la compétition en matière d’accès aux ressources énergétiques… l’Europe, au moins, est censée le savoir ... 
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Les insuffisances de l’Europe ou «l’Europe du concombre»

Les deux guerres mondiales du début du XXe siècle sont intrinsèquement liées à une compétition dans l’accès aux ressources énergétiques raison pour laquelle les Communautés européennes au sortir de la Deuxième Guerre mondiale sont nées de la mise en commun des ressources, soit la CECAun projet qui aurait dû rester l’un des fils conducteurs de la construction européenne alors que la crise ukrainienne révèle aujourd’hui le néant absolu qui règne en Europe en matière de politique commune énergétique. Et dire que certains trouvent qu’on souffre de trop d’Europe ! La construction européenne s’est en réalité arrêtée en 1989… occupée à réglementer la taille des concombres et à libéraliser tout le reste : « l’Europe du concombre »…

Fin du Pétrole 

À cette rupture majeure de tendance, se combine une autre tendance lourde, bien peu évoquée actuellement dans les médias, celle de la fin du pétrole comme source principale d’énergie de l’économie mondiale. Et nous venons d’atteindre son Pic. Et c’est ce deuxième facteur qui rend la situation totalement incontrôlable actuellement. Les cours dévissent parce que l’ère du pétrole se termine et personne n’y peut rien. Nous l’avons anticipé il y a plusieurs mois : la Chine se prépare à un parc automobile tout-électrique, et, ce faisant, fera passer le parc automobile mondial au tout-électrique - une fois que la technologie sera au point et que la massification sera inéluctable, tout le monde passera en effet à l’électrique. Nous avons anticipé que cette transformation serait en place dans moins de 10 ans et que, dans 5 ans, le point d’inflexion en matière de consommation serait atteint. Or, une année au moins a déjà passé depuis cette anticipation. Quatre ans, c’est un horizon que commencent à percevoir les spéculateurs de tous poils. 
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Pour ceux qui doutent de la réalité de cette évolution, il y a cette récente et incroyable décision de l’Allemagne(incroyable parce que complètement contre-intuitive avec la baisse actuelle des cours du brut) de miser tout sur les énergies renouvelables et de faire un paquet de tout ce qui est nucléaire-gaz-pétrole-charbon pour s’en débarrasser.

Le Pic pétrolier traduit l'effet d'une anticipation réussie

En réalité, le « pic pétrolier » est ce que LEAP appelle une « anticipation réussie » : sa mise en perspective a permis d’ « éviter » le problème. Peur d’une pénurie et d’une explosion des prix, bonnes et mauvaises stratégies de contournement (renouvelable et schiste), le tout combiné à un énorme ralentissement économique et, en point d’orgue, un agenda écologique dont on notera la reprise active depuis cette année, et le monde est « prêt » à clore l’ère pétrole… À ceci près que les acteurs existentiellement liés à cette matière première vont se faire violemment entendre avant de disparaître. 

Là encore, que nos lecteurs ne se méprennent pas : le pétrole continuera encore longtemps à être utilisé pour faire tourner moteurs et usines du monde (il a même à nouveau de nombreuses années devant lui puisque le risque de pénurie est ainsi repoussé de plusieurs décennies), mais l’ « ère » du pétrole souverain se termine et cela constitue bien sûr un changement systémique. 

Prévisions à moyen terme : mort du pétrole et du dollar

.......Quelles sont les conséquences de la crise systémique pétrolière, sur les marchés financiers notamment ? Ces marchés financiers, qui ont bien « résisté » à six longues années de crise, étouffant dans leurs bras mécaniques l’économie réelle et prouvant à quel point ils étaient le nœud du problème, ne survivront pas en l’état au choc que s’apprêtent à encaisser d’une part l’industrie pétrolière, acteur central, et d’autre part le dollar, outil principal de la planète-finance.

Mais d’autres bombes sont prêtes à exploser – comme si celle-ci ne suffisait pas..

 

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28/03/2018
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